dimanche 8 novembre 2015

Le collage

Découvrir l'art du collage sous toutes ses formes...
Laisser libre cours à son inspiration et regarder autrement ce qui nous entoure !

"Le collage est un art paradoxal qui se situe entre la spontanéité et la technique, entre matière et poésie.." Guy Savel

Histoire du collage

Le collage et le montage, ont été utilisés à différents moments de l’histoire de l'art mais historiquement, l'utilisation du terme collage remonte à certaines œuvres des mouvements d'Avant-Garde du début du XXe siècle. Il est considéré aujourd'hui comme une pratique Artistique à part entière. Dès les années 1910, aucun art ni mouvement artistique n’est «épargné» par la folie du collage. On le retrouve aussi bien dans le Dadaïsme, le Cubisme, le Futurisme, le Constructivisme puis le Surréalisme que dans les arts visuels, de la scène, de la musique et la littérature.

Un nouvel univers Artistique.
Les œuvres de collage et de montage mêlent la réalité à la fiction, mélangent les sources d'informations pour les faire exister entre elles dans de nouveaux espaces Artistiques. Elles dépaysent, perturbent, déstabilisent et cherchent à provoquer l'improbable rencontre.
L’oeuvre collagiste a forcément des significations multiples.
Art total qui passe par la destruction des anciens modèles dans le but de créer de nouvelles formes, le collage propose aux spectateurs de nouvelles configurations visuelles et mentales (comme les images impossibles).
Elle dévoile dans la réalité un autre niveau de réalité qui ne vise pas l’embellissement.
Le collage se libère d'une description ressemblante de la réalité. Les fragments utilisés perdent une partie de leur identité mais en acquièrent une nouvelle tout autant identifiable. On assiste alors à un jeu sur les différents niveaux d'identification : le fragment se trouve agencé à d'autres parties de la réalité qu'il n'aurait jamais rencontré sans cette manipulation (un peu comme dans un rêve...).
Il n’y a pas d’ordre, pas de sens de lecture... Par la composition d'un collage, on doit trouver de nouvelles figures et non plus les retrouver comme avant, il faut les interpréter. L'artiste fait des propositions et le spectateur, par son interprétation, est mis à contribution dans la compréhension d’une œuvre qui lui offre différents niveaux de lecture.

Deux étapes caractérisent le processus de fabrication d'une œuvre collagiste :
celle de la dé-construction (Chaos) et celle de la reconstruction (Ordre).
Comme le souhaitait Charles Baudelaire, artistes et écrivains «plongent» au cœur du «magasin d’images et de signes» offert par le réel, que leur imagination doit transfigurer (transformer).
  • Le Chaos : dans un premier temps, l’artiste puise et sélectionne au cœur de la réalité un ensemble de morceaux hétéroclites. Il prélève, découpe, ampute. Parfois, le hasard de la trouvaille ou l’accidentel accompagnent sa récolte.
  • L' Ordre : dans un second temps, il assemble (sans chercher forcement un ordre pré-établi) et met en rapport (de manière conflictuelle) les « pièces de ce puzzle ». Il les juxtapose, les superpose, les mixe.

ORIGINES CUBISTES
Les peintres cubistes sont les premiers à introduire, en 1912, des matériaux étrangers à la peinture dans leurs œuvres papier journal, papier de couleur, papiers peints découpés.



Picasso s'écarte des instruments traditionnels du peintre et insère dans un tableau un morceau de toile cirée imitant le cannage d'une chaise. Braque met en rapport les veinures d'un papier faux bois avec une structure dessinée au fusain. Juan Gris, introduit un fragment de miroir pour renforcer l'impression de réalisme.


FUTURISME
Les futuristes reprennent eux aussi ce procédé d'insertion pour exprimer leur vision du monde moderne, un monde de VITESSE, de MOUVEMENT, d'automobiles VROMBISSSANTES...




DADAÏSME
Avec Dada, le collage se fait l'outil d'une idéologieLes détournements d'images et de mots par collage servent à l'Affiche de propagande.
Le nom de Raoul Hausmann, un des fondateurs du groupe dada berlinois, reste associé à l'invention du photomontage. 

En 1918, Kurt Schwitters, pour subvenir au manque de matériaux, utilise des ruines de la guerre et se sert de détritus. Puis il dresse un tableau sans indulgence de la civilisation moderne et de la société industrielle de l'époque.



Max Ernst, lui, réutilise la production du passé. Gravures et publications scientifiques du siècle dernier sont le terreau de son inspiration. Dès 1921, il invente un procédé très particulier de collage, où le travail de montage est systématiquement dissimulé.


LE CONSTRUCTIVISME
Comme le dadaïsme, le constructivisme représente plus une idée directrice, une nouvelle forme de pensée dans l'art moderne, qu'un mouvement artistique.
En se proposant de créer un système des arts résolument neuf et défini
uniquement par le principe du « fonctionnel », les problèmes esthétiques passent au second plan. La nouvelle conception esthétique, celle de la forme utilitaire constructiviste, favorisera le développement du design, des stylistes, posera les bases de la typographie moderne et utilisera la technique du photomontage pour l'affiche de publicité ou de propagande. Dès 1920, l'idée constructiviste inspire l'architecture, la sculpture et les arts appliqués, mais seulement de façon occasionnelle, la peinture.

LE SURRÉALISME
De même que le dadaïsme et le constructivisme, le surréalisme transporte une idée qui traversera les arts et le temps.
Par des associations de pensées comparables à celles que les
rêves peuvent produire, le surréalisme se veut le révélateur d'une réalité supérieure. En cela, la technique du collage est pour eux un excellent moyen d'expression artistique. Les surréalistes en furent particulièrement conscients. Le nombre des collages qu'ils ont exécutés en témoigne.
De tous les surréalistes, Max Ernst, (qui a aussi participé au dadaïsme) est certainement celui qui a composé le plus de collages, dont il exécuta les premiers en 1920.
Des poètes comme Paul Eluard et Jacques Prévert ont aussi exécuté des collages.


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